La gare futuriste de Kyōto

 

Il fait déjà sombre et bien froid quand nous arrivons en gare de Kyōto. Nous quittons notre train local sur la JR Nara Line, et si jusqu'alors je ne comprenais pas trop pourquoi ma fille voulait me montrer la gare, j'ai compris en entrant dans le Grand Hall !

La surprise et totale !

Loin de la "carte postale" du Japon ancien, c'est dans un univers graphique, au design improbable de film de science-fiction, fait de lignes et de courbes, de métal et de verre, de structures élancées ou jetées dans le vide... Est-on dans une gare ? Un musée ? Une station spatiale ?

Les repères sont brouillés.

 

 

Curiosité futuriste inaugurée en 1997, cet ensemble d'art  industriel assumé et signé par l'architecte Hiroshi Hara, abrite dans ses 238 000 mètres carrés des centres commerciaux, des restaurants, l'office de tourisme, un hôtel et même un théâtre !... Et une terrasse panoramique tout en haut, au 7ème...

 

En ce 28 novembre un immense sapin de Noël de 15 mètres de haut (mais qui paraît tout petit) a déjà été installé et l'on se presse pour le photographier.

Le sapin de Noël

Tea time...

Nous redescendons, les pieds sur terre, le temps d'un chocolat chaud au "Café du Monde" dans le Hall Central et d'un donut... au Mister Donut !

Entre le hamburger hier et ce goûter américanisé, j'aurai testé avec un amusement et un étonnement grandissant, bien des choses à Kyoto !...

Traumatisée moi ? Jamais....

Et la soirée va encore me réserver une surprise. Un peu plus tard. Et peu agréable celle-ci... 

 

Mais avant, et pour terminer la journée sur le thème "feuilles d'érable", ma fille achète un "momiji manjū" gâteau fourré à la pâte de haricot rouge en forme de feuille de Momiji (ces gâteaux sont une spécialité de Miyajima - au sud d'Hiroshima, mais en automne on en trouve un peu partout).

momiji manjū
momiji manjū

Brûlants takoyaki !

La nuit est tombée depuis longtemps. Nous avons dégusté tranquillement notre "momiji manjū" dans le lobby de l'auberge, avec un bon thé bien chaud, avons lu, écrit et répondu à nos e-mails, sorti les photos des cartes mémoire pour les transférer sur mon petit netbook...

 

Ma fille se souvient qu'il y avait, la dernière fois qu'elle était venue ici, un petit "yatai" avec un papy qui faisait des takoyaki à l'angle d'une rue plus loin. Nous décidons donc d'aller nous y restaurer.

Les deux jeunes français de l'auberge sont allé acheter des chips, des snacks et des biscuits au combini du coin : ce sera leur repas... Très peu pour nous ! 

 

Il fait bien froid maintenant ! et il bruine...

La baraque à takoyaki est toujours là, ouverte sur la rue mais elle est entourée de "murs" en plastique translucides pour protéger les clients du froid et de la pluie, et il y a un petit chauffage à infra-rouge.

Et ce n'est plus le "papy" mais deux jeunes gars plutôt sympathiques, "cools" même, qui ont repris l'affaire et nous installent avant de prendre notre commande.

Les takoyaki sont commandés, huit chacune, ainsi que deux bouteilles de Asahi.

 

Pendant que le serveur les prépare, ma fille, qui a repéré une "pharmacie" en face de notre baraque, part donc en quête de bouchons d'oreille !

Je la vois se marrer toute seule en revenant avec son petit sachet : difficile d'expliquer en japonais ce que l'on veut parfois... Elle a donc demandé des "choses pour mettre dans les oreilles quand on ne veut pas entendre". Et la scène devait être drôle ! Il n'empêche nous avons nos bouchons d'oreille ! 

 

Les takoyaki fumants arrivent sur notre minuscule table.

 

Et là.... Je commets l'irrémédiable erreur !

 

Il fait bien froid, comme j'ai déjà dit et je suppose que les takoyaki, appétissant au demeurant, et qui sentent bien bon, vont vite refroidir.... et j'en engloutis un ! 

Pour le recracher aussitôt sous l’œil médusé de ma fille que ce geste inconvenant horrifie ! Et sous le regard éberlué mais inquiet du serveur !

Une coulée de lave en fusion s'est répandue dans ma bouche, me brûlant non seulement la langue mais aussi le palais !!! Mes yeux se sont emplis de larmes !

Bien sûr j'ai honte de m'être ainsi fait remarquer !!! Quelle délicatesse ! Quelle élégance !...

Mais quelle torture ! Alors tant pis pour la bienséance : j'ai sauvé sinon ma bouche, du moins ma gorge !

 

Evidemment passé l'instant d'effroi, ma fille rigole, fille indigne ! Et moi aussi, un peu jaune il est vrai.

Nous voici bien penaudes...

Nous finirons quand même nos takoyaki. Pour moi c'et un peu difficile, la douleur commence à envahir toute ma bouche.

Mais quelle idée aussi ! On m'avait pourtant prévenue que les takoyaki étaient brûlants lorsqu'ils étaient servis ! Je me traite intérieurement d'idiote.

Et j'aurai ma bouche brûlée et douloureuse pour tout le reste du séjour !

 

Nous retournons à notre auberge.

Une bonne petite douche, et après cette mésaventure, une bonne nuit de sommeil, si possible.

Les bouchons d'oreille en place il ne nous reste plus qu'à nous glisser dans nos alcôves respectives.

Demain nous allons voir la "montagne des tempêtes" et la forêt des singes : Arashiyama !

Good night !
Good night !

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