Hibiya Park - 日比谷公園

Dimanche 15 novembre


Le trône du Chrysanthème

A près une grasse matinée et un bon petit déjeuner, ma fille et moi partons vers Ginza, la résidence impériale (le Kōkyo) son palais et ses Jardins, ainsi que le Parc de Hibiya.

Grands espaces, parcs et longue tradition.

 

Les jardins de Hibiya s'étendent sur 16 hectares et prennent naissance à la limite des fossés sud entourant le Palais impérial.

Sceau impérial du chrysanthème -  Kiku no Gomon exclusivement utilisé par les membres de la famille impériale japonaise.
Sceau impérial du chrysanthème - Kiku no Gomon exclusivement utilisé par les membres de la famille impériale japonaise.

Nous descendons à la gare de Tōkyō. Ici, luxe suprême, les avenues sont immensément larges, les immeubles imposants mais pas trop hauts, les hôtels alignent les étoiles et les limousines... Nous sommes loin des ruelles de Araiyakushi-Mae.

Ici c'est "chic".

Ici c'est impérial.

Nous avançons, sur la Uchibori Dori, jusqu'à une très vaste esplanade, pelouses et arbres soigneusement taillés, c'est l'entrée du Kōkyogaien (le jardin extérieur) qui constitue l'avant-cour de la résidence impériale.

J'avoue que nous sommes impressionnées. Est-ce ces grands espaces découverts, rares à Tōkyō ou la présence invisible mais réelle, presque palpable, de l'empereur du Japon dans son Palais ?

 

L'esplanade laisse deviner mais ne montre rien. Le mystère renforce la solennité du lieu.

Bien sûr, à l'exception des jardins de l'Est, la plus grande partie du palais n'est pas accessible au public. Un kiosque sert de guichet pour accéder aux jardins moyennant quelques yens et un guide japonais pour une visite de 1h15.

 

Nous nous arrêterons aux premières douves et au pont Nijubashi qui marque la limite et les portes du Palais. Ma fille reprend le boulot d'ici deux ou trois heures et nous n'aurions  pas le temps de faire plus.

Nous repartons donc vers le Parc de Hibiya.

Sur l'esplanade, un jeune japonais nanti d'un énorme appareil photo et son téléobjectif digne d'un paparazzi ose nous aborder, bafouillant de timidité, et nous demande s'il peut nous prendre en photo. Nous acceptons volontiers et avec le sourire.

Mais nous ne verrons jamais le résultat. Tant pis.

Les "Kikus" (chrysanthèmes) !

Le but réel de notre petite virée ici est en fait une exposition de chrysanthèmes (菊の展覧会), géants et impériaux !

 

Nous approchons des longs stands couverts qui longent une allée des jardins.

Nous avions déjà eu un aperçu, lors de notre journée à Enoshima, de l'incroyable variétés de chrysanthèmes que les jardiniers japonais inventent, cultivent, élèvent, taillent et exposent avec un soin attentif et passionné.

Ici, le "Grand rassemblement touristique des chrysanthèmes de la ville de Tokyo", initié en l'an 4 de l'ère Taisho (1915), ce sont plus de 1300 fleurs qui sont regroupées en un même lieu  !

Des gradins de diadèmes graciles, de bonnets de laine, de "pizzas", d'arbustes et bonsaïs...

Des chrysanthèmes de type Edo, des chrysanthèmes en cascades, ou en pompon , des chrysanthèmes de type Fukusuke , des fleurs usuelles, des chrysanthèmes en dôme, etc.

On peut également admirer des""décorations en chrysanthèmes" avec des fleurs en massifs ou en demi-sphères.

Considérée comme la plus noble des fleurs l'empereur du Japon utilise cette fleur comme symbole depuis la période de kamakura (1185 à 1333 ap. J.-C.).

 

Ce fut l'empereur Go-Toba ( 82ᵉ empereur du Japon, qui régna du 20 août 1183 au 11 janvier 1198) qui l'utilisa le premier.

Bien que cet emblème n'est plus d'existence officielle depuis la constitution de 1947, il continue à être largement utilisé.

Le chrysanthème impérial existe sous 2 formes.

  1. Le chrysanthème de l'empereur : le sceau impérial -"Kikka Monshō" (菊花紋章) ou "Kiku no Gomon" (菊の御紋) composé de seize pétales doubles. Sous l'ancienne constitution (constitution Meiji) seul l'empereur pouvait le porter. 
  2. Le chrysanthème de la famille impériale. Arborée par les autres membres de la famille impériale, ce chrysanthème ne comporte que 14 pétales simples.

Le sceau impérial

à 16 pétales simples.

Le sceau impérial à 14 pétales simples.


Une rune scandinave

Instant de calme dans le parc, avant de repartir, qui vers le boulot, qui vers le studio pour une dernière soirée, avant notre départ pour Kyōto.

Bruit d'eau près du bassin et architecture moderne, héron blanc près du miroir de l'étang Shinkei-ike  aménagé à partir d'une douve de l'ancienne forteresse d'Edo et... cette étrange rocher couvert de runes scandinaves commémorant le premier vol entre l’Europe et le Japon.

 

D'autres objets commémoratifs provenant du monde entier ainsi que des cadeaux diplomatiques hétéroclites ont été installés dans le parc dans les années 1950-1960 (une monnaie de pierre des îles Yap,

un bloc de gneiss provenant d’une expédition japonaise en Antarctique, des haniwa (terres cuites funéraires), le buste sculpté de José Rizal, héros national philippin venu au Japon en 1888 et les répliques de la Louve Capitoline et de la Liberty Bell offertes respectivement par l’Italie et les Etats-Unis.

(sources : Vivre le Japon)

Nous quittons le parc d'Hibiya, ses chrysanthèmes et les grands espaces et nous allons jusqu'à la gare de Shinagawa : ma fille achète son billet de Shinkansen pour Kyoto, où nous allons passer cinq jours.

Et moi, j'active mon Rail Pass pour une semaine, au guichet réservé à cet effet.

Ainsi nous sommes prêtes pour demain, jour de départ pour l'ancienne capitale du Japon !

Après cela nous reprenons la Yamanote. Ma fille descendra à Meguro pour aller à son travail et moi, je continue seule mon périple direction Takadanobaba, où je prendrai mon petit train jaune vers Araiyakushimae.

Je m'achète un plat tout préparé au petit supermarché "le Maru-Cho" et de quoi faire une soupe miso, et je rentre au studio : un bon bain chaud me fait le plus grand bien.

Je me sens "chez moi". Impression étrange en ce lieu si loin de mon vrai "chez moi", et pourtant...

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