Sanjūsangen-dō 三十三間堂

Mardi 17 novembre

Après notre déjeuner "bento" d'automne sur la Shijō Dori, nous avons pris un bus de ville, direction le Sanjūsangen-dō, où nous devons retrouver Shinpeï du Juyoh hotel.

Il pleut toujours... Shimpeï imperturbable nous attend sous l'averse, devant le temple.

Festival de parapluies devant l'entrée du Sanjūsangen-dō
Festival de parapluies devant l'entrée du Sanjūsangen-dō

Le temple des 1001 bouddhas

 Sanjūsangen-dō
Sanjūsangen-dō (crédit photo : kanpai-japan.com)

Le Sanjūsangen-dō est connu pour ses 1001 statues de Kannon (bodhisattva de la compassion) en bois de cyprès japonais sculpté recouvert de feuilles d'or. 500 d'un côté, sur 10 rangées de 50 et 500 de l'autre et au centre la figure assise de Senju Kannon (Tankei XIIe siècle). 

Cette accumulation est impressionnante d'autant qu'évidemment chaque statue est différente des autres, mais hormis la figure centrale elles mesurent toutes 167 cm de haut.

Devant les 1000 figures de Kannon, sont postées 28 statues de "gardiens" (autres déïtés) en bois polychrome dans une grande variété de poses expressives.

 

A cette heure de la journée les touristes sont nombreux et se pressent pour la visite : autant de statues dorées "entassées" en ordre et en rang que de visiteurs, de part et d'autre de la balustrade qui nous sépare, sous l’œil parfois féroce des "gardiens", dans une semi-obscurité parfumée d'encens.

Bruit des pas feutrés, déchaussés, sur le parquet...

Et photos interdites.

(les photos ci-dessous proviennent de la brochure)

Les "1001 bouddhas" (source : Japan Info : http://jpninfo.com/40294)
Les "1001 bouddhas" (source : Japan Info : http://jpninfo.com/40294)
Ni-Oh, gardiens du Bouddhisme 仁王 au Sanjūsangen-dō ; à gauche le gardien Ungyo et à droite Agyō
Ni-Oh, gardiens du Bouddhisme 仁王 au Sanjūsangen-dō ; à gauche le gardien Ungyo et à droite Agyō

Le bâtiment du Sanjūsangen-dō  三十三間堂, littéralement "Pavillon aux 33 Intervalles" (intervalles entre les piliers sur toute sa longueur), de son nom officiel Rengeo-in, est impressionnant par sa sobriété et sa longueur : ses 118,22 m de long en font la plus longue structure en bois du Japon et peut-être même monde.

La structure originale, qui date de 1164, fut rebâtie au XIIIè siècle après avoir été détruite dans un incendie. 123 statues dorées de Kannon seraient néanmoins originales.

Sa reconstruction se fit sur des couches d'argile et de sable, de sorte à le protéger des séismes, ce qui fonctionne encore très bien de nos jours ! 

Le Sanjūsangen-dō a été construit à l'origine par Taira no Kiyamori pour l'empereur (à la retraite) Go-Shirakawa en 1164 et dédié au Bodhisattva Kannon.

 

Nous déambulons ainsi, dans ce long bâtiment : la foule nous propulse un peu trop vite à mon goût, mais tous ces regards figés dans la dorure créent finalement une certaine lassitude, ou lourdeur. Il fait froid. On sent le chien mouillé et l'encens ne parvient pas à "élever" nos âmes au-dessus de ces contingences matérielles. 

Nous retrouvons l'extérieur du temple avec plaisir.

Le Tōshiya Matsuri

 

Le dimanche le plus proche du 15 janvier, il y a foule au Sanjūsangen-dō : c'est le célèbre et l’ancestral Tōshiya Matsuri, le festival du tir à l’arc (Kyodō) dans l’enceinte du temple.

La cérémonie remonte à la période d'Edo où un concours annuel a été tenu pour voir combien de flèches pouvaient être tirées de l'extrémité sud à l'extrémité nord en 24 heures.

 

En 1606, un samouraï a donné une démonstration de ses prouesses en tirant 100 flèches en succession rapide sur toute la longueur du temple. Il a frappé la cible 51 fois.

 

Le record de tous les temps a été établi en 1686, quand un archer a tiré avec succès 13 053 flèches qui ont frappé la cible 8 133 fois !!!

(sources : Japan Talk

le Tōshiya Matsuri au Sanjūsangen-dō par Utagawa Toyoharu
le Tōshiya Matsuri au Sanjūsangen-dō par Utagawa Toyoharu

Désormais les jeunes filles Kyotoïtes de 20 ans participent à ce tournoi afin de marquer leur entrée dans l'âge adulte (le Seijin No Hi) : 

 

Elles viennent accompagnées de leur famille, habillés de kimonos colorés et des plus belles flèches de bois. 

C'est un intéressant et difficile défi personnel que de tirer une flèche d'un bout à l'autre du bâtiment à 120 mètres de long !

Après ce "bain de foule" dans le Sanjūsangen-dō, Shinpei nous emmène visiter une maison traditionnelle du début du 20e, la maison de Kawai Kanjiro, considéré comme LE potier contemporain le plus important parmi ceux dont l'oeuvre est un reflet du mouvement artisanal.

Kawai Kanjiro fut aussi écrivain, poète sculpteur et graveur sur bois...

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